Choeur O Passo

Que m’a apporté la méthode O Passo en tant que musicienne et pédagogue ?

Samantha Eyssette.

Chanteuse, instrumentiste et pédagogue, ma passion pour la musique va au-delà de la pratique du chant et des instruments (guitare, percussions et accordéon), elle réside également dans mon goût pour la transmission, et dans la recherche du meilleur moyen de le faire.

J’utilise diverses techniques d’enseignement, dont la méthode O Passo, qui est au centre de ma pédagogie. Créée au Brésil par Lucas Ciavatta musicien et docteur en sciences de l’éducation, cette méthode me permet d’adapter mes cours aux besoins et aux aspirations des élèves. Je propose des sessions variées, allant de la technique vocale à l’éveil musical pour les enfants, en passant par l’apprentissage du rythme et de la théorie musicale.

Pourquoi O Passo ?

La méthode O Passo a été une révélation dans mon propre parcours et a eu un impact positif dans ma pratique. En tant que chef de choeur je n’arrivais pas à développer l’autonomie chez mes élèves. Je passais mon temps à leur dire « non le départ était un peu avant » puis « non, là c’était trop tard ». Il nous manquait réciproquement, à moi et à mes élèves, une clé essentielle, l’engagement corporel pour la perception et la pratique du rythme, ainsi que sa compréhension théorique. Il m’est aujourd’hui très clair, que le rythme est une histoire liée au corps. Tout musicien, implique son corps, même de façon infime.

En quoi consiste la méthode ?

« O Passo » veut dire « le pas » (de la marche) en portugais. Cette méthode s’appuie sur une action que nous savons tous faire : marcher. Lorsque nous marchons dans la rue, nous le faisons de façon autonome et régulière, nous marquons inconsciemment la pulsation. Il est essentiel dans la musique de la percevoir car c’est à partir de celle ci que nous plaçons les notes de musique.

Pour débuter, la méthode propose un déplacement de l’axe, lié à cette marche, en nommant ou en frappant les différents temps, sur des placements dans l’espace différenciés les uns des autres.

On marche de façon organisée : l’impact des pieds marque la pulsation, la figure géométrique dessinée au sol indique la métrique (4,3 ou 2 temps). Cela permet de créer une image mentale, reliée à la proprioception (sensibilité profonde de la perception consciente ou non de la position dans l’espace des différentes partie de notre corps).

Ce qui nous permet de ne plus nous sentir perdu : s’il faut partir sur le troisième temps d’une mesure à quatre temps binaire, l’énoncé devient clair pour l’élève. Les concepts cités précédemment (mesure à quatre temps binaires), sont ancrés dans le corps, et non pas uniquement dans le mental. Les deux temps de silence ne représentent plus une difficulté ou même un vide déstabilisant, qui l’empêcherait de partir au bon moment.

Les divisions du temps vont être définies par le fait d’avoir un mouvement vertical (binaire) du corps ou circulaire (ternaire).

Les symboles d’écriture de la méthode sont simples : des chiffres, des lettres et des figures géométriques lisibles par tous, sans pré-requis. Ce système d’écriture peut faire le lien vers l’écriture classique des partitions, de façon claire.

La méthode O Passo apporte une nouveauté : le concept de position. On n’apprend pas un rythme à partir de sa durée mais à partir de sa position dans l’espace temps. Qui peut définir ce qu’est un contre temps ? Ce n’est pas sa durée qui va le définir mais sa position par rapport à la pulsation

L’apport de la méthode :

J’étais moi même très mauvaise lectrice, et avait des sueurs froides à la simple vision d’une partition. Aujourd’hui, je la considère comme un support essentiel en tant qu’outil de communication universel entre musiciens, et formidable recueil, quant à la préservation de la mémoire et de l’expression musicale de l’humanité.

Quand un élève me dit qu’il ne sait pas lire la musique, j’ai des solutions à lui proposer : j’intègre les symboles d’O Passo que l’élève comprend sur la partition. Ce qui lui permet de voir le chemin mélodique avec les notes qui descendent ou montent et l’accès aux complexités rythmiques par la simplicité des symbole de l’écriture d’O Passo.

La méthode ne s’arrête pas aux métriques simples, elle aborde également les mesures impaires, le swing et autres musiques complexes, grâce à l’observation du mouvement corporel des musiciens qui l’exécutent.

Un panel de jeux ludiques permet également de jouer avec la complexité musicale et d’ y accéder avec plus de sérénité.

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