Le temps qui passe…

Jeu d’OPASSO : LE TEMPS QUI PASSE

Depuis quelques temps, je propose dans les stages O Passo un exerjeu, ou un jeuxercice, que je faisais avec mes élèves percussionnistes en cours collectif, en général le dernier avant les vacances, qui avait l’avantage d’être ludique tout en faisant travailler beaucoup de choses en même temps :

  • La qualité du son

  • L’alternance droite/gauche

  • La maitrise du tempo et du time

  • La notion de temps/contretemps

  • La gestion du silence

  • L’écoute

  • L’anticipation

  • La réactivité

  • La responsabilité au sein du groupe

    Ces notions sont toutes essentielles au percussionniste en particulier et au musicien en général.

J’ai eu l’idée de transposer cet exercice (ce jeu?) à la méthode O Passo ce qui m’a permis de m’apercevoir que le fait de marcher faisait travailler, en plus de tous ceux sus cités, un paramètre essentiel qui ne m’avait pas sauté aux yeux en le faisant assis :

Le temps qui passe exécuté debout met en lumière l’équilibre rythmique et corporel, ces deux étant intimement liés.

En effet, là où, assis, seules les mains travaillaient sur les tambours, la marche, propre à la méthode O Passo, implique tout le corps, avec le déplacement de l’axe et l’alternance pied fort, pied faible. L’intérêt en est augmenté par la perception du corps tout entier, là où les mains seules n’apportaient qu’une perception partielle de cette nécessité d’équilibre.

Les possibilités offertes par la position debout me sont également apparues avec toutes les complexités imaginables et l’opportunité de pouvoir travailler à tous les niveaux avec toutes les décompositions du temps, de la plus simple à la plus difficile, et les possibilités sont infinies…

Mise en place de l’exercice

Disposés en cercle, les participants se font passer le temps dans un sens ou dans l’autre en marchant en carré :

Le premier frappe sur le pied fort, le voisin frappe sur le pied fort suivant : Si le premier a frappé sur le 1, le voisin frappera le 3, et ainsi de suite jusqu’à celui qui a commencé.

On pourra faire la même chose mais avec le pied faible : Si le premier a frappé sur le 2, le voisin frappera le 4, et ainsi de suite jusqu’à celui qui a commencé.

La personne qui dirige l’exercice pourra alors alterner pied fort et pied faible chaque fois que le temps passera par lui :

– Il devra changer en frappant sur le pied faible qui suit la dernière frappe pied fort .

Si la personne avant lui a frappé sur le 3 par exemple, il frappera le 4 et celui d’après frappera le 2 (si la personne avant lui a frappé le 1, il frappera le 2).

– Pour repasser sur le pied fort, si par exemple la personne avant lui a frappé le 4, il frappera le 1 (si la personne avant lui a frappé le 2, il frappera le 3).


Variante 1 :

Lorsque les participants maitrisent bien l’alternance pied fort/pied faible, chaque participant aura la possibilité d’être « celui qui change ».

Trois points importants pour la bonne réalisation :

1- On peut établir la règle que le son doit repasser par celui qui a changé avant un autre changement pour éviter la fragilité du flux et l’équilibre de l’ensemble. On peut ensuite dire qu’il faut que les changements arrivent avec une fréquence raisonnable, tout dépend de la qualité du groupe.

2- Les changements ne doivent pas intervenir si l’équilibre du groupe est fragilisé par une ou des erreurs, cela relève du bon sens.

3- Enfin, si une personne se trompe, celle d’après doit jouer à son tour, sans être déstabilisée par l’erreur de la personne avant elle.

On peut aussi pratiquer l’exercice 2 par 2, en atelier. Il est plus aisé de commencer côte à côte, puis on peut se placer en face à face et enfin de dos.

La vidéo ci-dessous présente la variante 1


Variante 2 :

Une fois cet exercice maitrisé, en reprenant le cercle, on peut décider que le pied fort tourne dans un sens et le pied faible dans l’autre, ce qui implique que l’on peut rejouer deux fois de suite : si je joue le 1 (le son va vers la droite, dans le sens contraire des aiguilles d’une montre) et que mon voisin joue le 2, alors, le son change de sens et je dois rejouer le 4, puis mon voisin de gauche le 2, etc.

Attention à ne pas changer trop souvent, sinon le son reste bloqué au même endroit du cercle.

Là aussi, chacun peut être « celui qui change ».

La vidéo ci dessous présente la variante 2


Selon le niveau des participants, on pourra adapter le même exercice en passant du temps au contretemps, du premier au second I, ainsi qu’avec le O.

On peut enfin créer 3 cercles si les participants sont nombreux et les niveaux différents, ce qui permet à chacun de travailler à son niveau : au centre pied fort/faible, cercle extérieur temps/contretemps et cercle intermédiaire 1er et 2e « I ».

Les figures rythmiques seront variées et mouvantes mais la précision de chaque groupe sera déterminante pour la musique.

 

Plusieurs variantes sont présentées en vidéo dans l‘atelier numérique « O Passo – les bases »

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