Voici un article d’Arnould Massart que je trouve, une fois de plus, très pertinent et qui ouvre une belle réflexion :
« Il ne fait aucun doute à qui pratique régulièrement le rythme que ce dernier ne se réduit pas à une suite de valeurs solfégiques, à un découpage temporel ou à un exercice de coordination motrice. Bien qu’indiscutables, ces qualificatifs ne rendent pas compte de la richesse de l’expérience rythmique individuelle et collective. Ils n’expliquent pas non plus pourquoi le rythme accompagne l’homme depuis l’aube de l’humanité. Pour qu’une telle omniprésence se justifie dans les cultures du monde, il faut bien que le rythme possède quelque caractère essentiel, quelque propriété spécifique qui le rende, pour ainsi dire, irremplaçable.
On a beaucoup évoqué le mystérieux pouvoir du rythme, qui fait marcher au pas des légions entières, augmente les capacités de production des ouvriers, déclenche des états de conscience modifiés ou encore resserre les liens entre les membres d’une communauté. Ici ou là, hier ou aujourd’hui, le rythme apparaît bien comme vecteur d’énergie : on ne peut se départir de l’impression qu’il transmet à qui le produit, le perçoit ou le vit, quelque chose d’indéfinissable, certes, mais de non moins remarquable. Par quel phénomène cela est-il possible?
Quand et comment cela se passe-t-il ? Et puis quel effet cette énergie du rythme a-t-elle sur notre conscience, notre volonté, notre liberté ? »
A. Massart – les ateliers du rythme